Bilan net d’émissions de gaz à effet de serre
La collecte et le compostage des matières organiques : quel est le gain sur le plan de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)?
Apprenez-en plus à ce sujet.
Compostage et réduction des GES
Bien que les activités de collecte et de transport génèrent du CO2, ces quantités représentent seulement une mince fraction des émissions de GES si l’on compare avec le gain obtenu en détournant les matières organiques d’une municipalité de l’enfouissement vers le compostage ou la biométhanisation. Il importe tout de même de réduire et d’optimiser le transport autant que possible pour maximiser le gain environnemental et les coûts.
En effet, dans le cas de plusieurs scénarios de compostage ou de biométhanisation de matières organiques étudiés, l’on observe une réduction nette d’émissions de GES comparativement à l’enfouissement, et ce, avec ou sans captage de biogaz au lieu d’enfouissement technique (LET).
De plus, les émissions de GES causées par la collecte et le transport peuvent être diminuées lorsqu’on pratique la cocollecte, soit la collecte des matières organiques ou recyclables et des déchets dans un même camion compartimenté.
Il va sans dire que le traitement des matières sur place (par exemple le compostage domestique, l’herbicyclage et le feuillicyclage), qui permet d’éviter les opérations de collecte, de transbordement et de transport, contribue de façon importante à maximiser les gains environnementaux en ce qui a trait aux émissions de gaz à effet de serre.
Émissions de GES par enfouissement
- Les matières organiques enfouies et en décomposition sans oxygène produisent du biogaz composé de méthane (CH4), un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2.
- Les émissions nettes de GES provenant de matières organiques en décomposition sans oxygène varient selon que le site d’enfouissement est équipé d’un système de captage des biogaz ou non. S’ils sont captés, les gaz d’enfouissement peuvent être brûlés via une torchère transformant ainsi le CH4 en CO2, valorisés sur place ou transportés ailleurs. Si le méthane capté est utilisé pour produire de l’énergie, il peut compenser les émissions provenant de l’utilisation de combustibles fossiles et de ce fait, contribuer à une réduction additionnelle des émissions GES. Néanmoins, des pertes fugitives de méthane de l’ordre de 25 % subsistent dans la majorité des LET.
- Néanmoins, des pertes fugitives de méthane de l’ordre de 25 % subsistent. Si le méthane capté est utilisé pour produire de l’énergie, il peut compenser les émissions provenant de l’utilisation de combustibles fossiles et de ce fait, contribuer à une réduction additionnelle des GES émis par les pertes fugitives de méthane du lieu d’enfouissement.
- La réduction d’émissions varie selon le type de combustible remplacé et son potentiel de génération de GES.
Réduction de GES par compostage
- Le compostage est un mode de traitement avec oxygène et ne produit donc pas de méthane, mais du CO2 biogénique. Les émissions fugitives de méthane associées à l’enfouissement sont donc évitées, ce qui contribue à réduire les GES.
- L’utilisation de compost comme amendement de sol contribue à la séquestration du carbone au sol, ce qui représente une réduction additionnelle de GES.
- Si le compost est substitué à un engrais chimique, une réduction additionnelle est obtenue puisqu’on évite alors la production d’engrais, une activité émettrice de GES.
- Le gain net du compostage sur l’enfouissement est d’autant plus élevé que les biogaz ne sont pas captés au lieu d’enfouissement. Cette situation est observée pour les lieux d’enfouissement de petite envergure en région éloignée, justifiant davantage l’importante contribution de la collecte des matières organiques avec compostage.
- La biométhanisation permet un gain supplémentaire de réduction de GES lorsque l’énergie produite sert à remplacer des combustibles fossiles.
L’ajout d’un centre de transfert
Les GES associés au transport peuvent dans plusieurs cas être compensés par l’aménagement d’un centre de transfert. Il s’agit donc d’une option à considérer pour les petites municipalités ou regroupements municipaux lorsque la distance de transport vers le site de traitement le justifie.
Il peut aussi être avantageux de combiner le centre de transfert avec d’autres services comme un écocentre ou une ressourcerie.