MRC d'Acton et des Maskoutains, Montérégie

En 2007, l’implantation de la collecte des matières organiques dans les MRC d’Acton et des Maskoutains a rapidement dépassé les attentes. En effet, dès la première année, ils ont observé un taux de récupération de 65 %. Une équipe dévouée, des mesures de sensibilisation adéquates, de bons moyens de communication, un plan solide et un respect des échéances ont fait de cette intégration un succès dans les localités.

Voyez plus bas les détails du cas de ces 2 MRC.

Population et territoire

MRC d’Acton (8 municipalités)

  • Superficie terrestre : 579 km2
  • Population : 15 539 habitants

MRC des Maskoutains (17 municipalités)

  • Superficie terrestre : 1 302 km2
  • Population : 86 394 habitants

Portrait socioéconomique

Principales activités économiques de la région

Les principales activités économiques de la région sont l’agriculture, le secteur manufacturier et les services. Voici le pourcentage d’emplois par secteur d’activité dans chacune des 2 MRC :

MRC d’Acton 

  • Secteur primaire : 12 %
  • Fabrication : 25,3 % (textile, caoutchouc, cuir et usinage de produits métalliques)
  • Construction : 7,6 %
  • Secteur tertiaire : 55 %

MRC des Maskoutains 

  • Secteur primaire : 6,2 %
  • Fabrication : 17 %
  • Construction : 6,7 %
  • Secteur tertiaire : 70,1 %

Contexte et mode de gestion

Organisme gestionnaire

L’organisme responsable de la gestion des matières organiques des 2 MRC est la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains (RIAM). Elle regroupe 23 municipalités sur les 25 comprises dans le territoire, dont 18 comptent moins de 3 000 habitants. Elle gère aussi les 2 écocentres de la région, l’un à Saint-Hyacinthe et l’autre à Acton Vale.

Processus d’implantation de la collecte à 3 voies

  • 1991 : Fondation de la RIAM, qui regroupe à ce moment 21 membres
  • 1994 : Une étude recommande l’implantation de la collecte à 3 voies sur le territoire de la Régie
  • 1997 : Implantation de la collecte des résidus verts
  • 2004 : 4 consultations publiques ont lieu dans le cadre du plan de gestion des matières résiduelles
  • 2006 : Mécanisation de la collecte
  • 2006 : Visites d’installations québécoises de compostage pour inspirer l’organisation (aucune étude de faisabilité n’a été réalisée)
  • 2006 : Adoption d’un logo et d’un slogan rassembleur et activités de sensibilisation
  • 2007 : Implantation de la collecte des matières organiques à toutes les unités résidentielles de 4 logements et moins sur l’ensemble du territoire (5 logements et moins pour Saint-Hyacinthe) et, simultanément, réduction de la fréquence de la collecte des déchets
  • 2011 : Multilogements, de 6 à 15 logements, desservis sur demande
  • 2012 : 23 municipalités membres de la RIAM et desservies par la collecte à 3 voies
  • 2014 : Migration des activités de mise en valeur vers le nouveau centre de valorisation des matières de Saint-Hyacinthe, où les matières organiques des 23 municipalités desservies sont acheminées

Localisation et description des infrastructures

Depuis le 1er décembre 2014 : Centre de valorisation des matières organiques de Saint-Hyacinthe

Technologie de traitement

Biométhanisation en phase liquide suivi d’un traitement des digestats en mode aérobie

Nuisances (odeurs, vers blancs, bruit)

Quelques plaintes au début reliées à des réticences au projet, puis résorbées au fil du temps grâce à une communication intensive

Unités d’occupation (u. o.) desservies par la collecte des matières organiques

  • 2014 : 35 642 u.o. résidentielles desservies par la collecte combinée des résidus alimentaires et des résidus verts
    • 35 195 u. o. entre 1 et 5 logements
    • 286 u. o. de 6 à 15 logements
    • 161 chalets
  • Toutes les unités de moins de 6 logements sont desservies systématiquement
  • Les autres le sont sur demande, selon les mêmes modalités que la collecte résidentielle
    • ICI : 382 (un de plus en 2015)
    • Édifices municipaux : 27
  • Il est prévu d’élargir l’offre de la Régie auprès des plus grandes industries (pour l’instant desservies par le privé)

Collecte

  • Bacs roulants bruns de 240 L ou 360 L (résidus verts et alimentaires ensemble)
  • Aucun sac de plastique accepté, sacs de papier ou contenants rigides réutilisables seulement
  • Surplus de feuilles collectés en même temps que les autres matières organiques
  • Fréquence :
    • 40 collectes par an : collecte hebdomadaire d’avril à novembre et mensuelle de décembre à mars
    • Réduction de la fréquence de collecte des déchets ultimes au moment de l’implantation de la 3e voie (hebdomadaire à bimensuelle

Difficultés rencontrées

  • Certains problèmes reliés aux odeurs et aux vers blancs ont été rencontrés au début de l’implantation surtout en raison de matière non autorisée (viande crue), ces problèmes se sont grandement résorbés grâce à la communication intensive
  • La participation en hiver a parfois été réduite à cause du gel des matières dans le bac

Sensibilisation à l’herbicyclage et au compostage domestique

Sensibilisation régulière par le biais de différents communiqués publiés dans les médias locaux et les bulletins municipaux et de la Régie

Collectes spéciales et points de dépôt volontaire

  • Collecte spéciale des sapins de Noël dans plusieurs municipalités
  • Dépôts de branches aux 2 écocentres du territoire

Utilisation du digestat produit

Valorisation envisagée pour les digestats issus du processus de biométhanisation : recyclage par épandage sur les terres agricoles et utilisation potentielle dans les aménagements paysagers de la Ville de St-Hyacinthe

Bilan et coûts

Taux de récupération

  • 2007 : 65 % – L’objectif de 60 % a été surpassé dès la première année d’implantation de la collecte de matières organiques
  • 2014 : 69 %, incluant les boues municipales et de fosses septiques

Quantités de matières organiques récupérées

  • 2006 : 1 695 tonnes de résidus verts pour les 2 MRC
  • 2011 : 314 kg par u. o. résidentielle desservie, soit 10 460 tonnes de résidus verts et alimentaires
  • 2014 : 284 kg par u. o. résidentielle desservie, soit 10 138 tonnes de résidus verts et alimentaires

Coûts de collecte, transport et traitement

  • En 2015 (contrat de 5 ans)
    • Collecte et transport
      • 18,59 $/u. o. (1 à 5 logements et ICI)
      • 21 $/bac (6 à 15 logements)
      • 18,90 $/chalet
    • Traitement par biométhanisation et traitement aérobie du digestat : 39 $/tonne
  • En 2016 (coûts projetés pouvant variés selon le nombre d’unités d’occupation incluses)
    • Collecte et transport
      • 25,29 $/u. o. (1 à 5 logements et ICI)
      • 25,38 $/bac (6 à 15 logements)
      • 17,30 $/chalet
    • Traitement par biométhanisation et traitement aérobie du digestat : 39,78 $/tonne (indexation évaluée à 2 %)

Coûts comparatifs

La collecte, le transport et l’enfouissement des déchets s’élève à 214 $ la tonne au lieu d’enfouissement de Saint-Nicéphore, situé à 50 km

Coût de la sensibilisation

  • Lors de l’implantation : 1 $ par u. o.
  • Coût récurrent : 0,31 $/u.o./an

Avantages économiques

  • Augmentation du retour des redevances à l’enfouissement (2015) :
    • Moyenne québécoise : 8,47 $/personne
    • MRC d’Acton et des Maskoutains : 9,03 $/personne
  • Coûts de collecte réduits grâce à la réduction de la fréquence de collecte des déchets, en alternance avec le recyclage, d’une fois par semaine à une fois aux 2 semaines
  • Prolongation de la durée de vie du lieu d’enfouissement technique
  • Réduction du tonnage des matières éliminées et donc des coûts reliés au transport et à l’enfouissement (LET situé à Saint-Nicéphore)
  • Économies substantielles réalisées par la Ville de Saint-Hyacinthe (475 000 $/an) grâce à la mécanisation de la collecte des matières résiduelles

Moyens de sensibilisation

Voici les mesures prises pour s’assurer de la participation des citoyens à la collecte de matières organiques.

Canaux de communication

  • Lors de l’implantation : distribution d’une lettre et d’un dépliant explicatif lors de la distribution des bacs; mise à la disposition des citoyens d’une ligne téléphonique
  • Reportages télévisés (aussi disponibles sur le Web)
  • Communiqués et conférences de presse
  • Information régulière auprès des citoyens sur les services offerts
  • Information dans les bulletins de la Régie (2 en 2014)
  • Distribution porte à porte d’un calendrier des collectes
  • Réalisation de séances d’information sur la collecte à 3 voies et le compostage
  • Site Web de la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains
  • Billets de courtoisie distribués en cas de non-respect des consignes reliées à la collecte
  • Logo et slogan spécifique

Gestion

  • Réduction de la fréquence de collecte des ordures ménagères aux 2 semaines
  • Bac gris obligatoire aux frais des citoyens pour les ordures
  • Limitation de la quantité de déchets acceptés (au bac gris)
  • Mise en place d’un système peu coûteux de billets de courtoisie avec cases à cocher, émis par le camionneur, accrochés au bac
  • Obligation pour les entreprises de s’inscrire à la collecte sélective des matières recyclables pour obtenir le service d’enlèvement des déchets (la quantité de déchets acceptés est limitée, des options d’augmentation de la limite sont offertes à prix variés)

Facteurs de réussite

  • Établissement d’un plan et suivi des échéances dans l’implantation de la collecte à 3 voies
  • Appui inconditionnel du personnel de la Régie et des élus
  • Accessibilité du système de collecte qui favorise la participation des citoyens (ressentent une fierté collective à poser un geste concret pour l’environnement)
  • Communication claire et constante avec les participants et la répétition des bons gestes à poser
  • Diminution de la fréquence de collecte des déchets
  • Mécanisation de la collecte des déchets et interdiction de l’utilisation de sac ou autre contenant à côté (limite indirecte du volume de déchets qui favorise le taux de récupération des matières recyclables et organiques). Le centre de tri n’a pas observé d’augmentation du taux de contamination des matières recyclables
  • Avoir une vision globale et jumeler l’implantation de ce service à d’autres mesures
  • Devenir un facilitateur pour les entreprises (tarifs avantageux à proposer), haut niveau de satisfaction des entreprises desservies
  • Augmentation des frais à l’enfouissement, ce qui rend la collecte des matières organiques plus concurrentielle
  • Implantation des infrastructures qui suit l’implantation des services