Les biosolides municipaux

Les biosolides municipaux font partie des matières organiques visées par la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. Leur recyclage constitue une avenue à ne pas négliger d’un point de vue environnemental et économique.

Dans la mesure où elles sont respectées, les règles québécoises actuelles qui encadrent leur recyclage en milieu agricole et le caractère prudent des normes en vigueur favorisent une utilisation sécuritaire des biosolides municipaux.

RECYC-QUÉBEC encourage donc cette pratique.

Qu’est-ce qu’un biosolide municipal?

Un biosolide municipal (ou boue d’épuration) est la matière qui résulte du traitement des eaux usées municipales et qui a la qualité requise pour être recyclé.

Il est constitué en grande partie de matière organique et contient des éléments nutritifs nécessaires aux différentes cultures.

Les modes de traitement peuvent varier d’une municipalité à l’autre, mais pour que les biosolides puissent être recyclés en agriculture, ils doivent obligatoirement respecter des critères de qualité minimum.

Quels sont les avantages du recyclage agricole?

Les avantages environnementaux

L’épandage agricole des biosolides municipaux est considéré comme une activité de recyclage (soit le 3e « R » de la hiérarchie des 3RV-E), tandis que leur enfouissement ou leur incinération est de l’élimination (soit le « E » des 3RV-E).

Or, l’enfouissement de matière organique (dont les boues) génère du méthane, un gaz à effet de serre (GES) dont le potentiel de réchauffement planétaire est 25 fois plus puissant que le CO2, tandis que l’incinération dégage des oxydes nitreux (N2O), un GES 298 fois plus puissant que le CO2 (Environnement et Changement climatique Canada).

Une part significative de ces GES échappe aux méthodes de captage des lieux d’élimination et se retrouve dans l’atmosphère.

La matière organique constitue un élément essentiel au maintien d’un sol en santé. Depuis plusieurs années, on observe toutefois une baisse de la teneur moyenne en matière organique dans les sols agricoles québécois, ce qui peut se traduire à long terme par une diminution de la fertilité des sols et de leur productivité.

Retourner au sol la matière organique qui a été traitée permet de limiter ces impacts sur l’environnement. La rétention d’une partie du carbone dans le sol pendant plusieurs années permet de nourrir les microorganismes et ainsi contribuer à améliorer la fertilité des sols.

Les avantages économiques

  • Pour la municipalité et les citoyens, le recyclage agricole peut s’avérer avantageux sur le plan économique, car l’épandage agricole est habituellement moins coûteux que les autres modes de gestion. Puisque les coûts qui sont liés à l’élimination des matières organiques sont non négligeables, le recyclage comporte des effets bénéfiques et constitue donc une solution à ne pas négliger.
  • Pour le producteur agricole, les avantages économiques sont aussi intéressants, puisque cette option lui donne accès à une matière fertilisante à faible coût (les économies varient en fonction des différentes réalités agricoles). Dans plusieurs cas, l’utilisation de biosolides municipaux permet de réduire l’achat d’engrais minéraux de synthèse qui peuvent représenter des coûts importants pour les agriculteurs.

Est-ce que le recyclage des biosolides municipaux en agriculture est une pratique sécuritaire?

Depuis quelques années, cette pratique suscite des préoccupations et des inquiétudes de la part de certains intervenants.

Dans son étude Risques pour la santé associés à l’épandage de biosolides municipaux sur des terres agricoles, l’INSPQ conclut qu’étant donné qu’au Québec le contrôle de la qualité des biosolides destinés à l’épandage agricole est parmi les plus sévères au monde, le niveau de risque pour la santé des citoyens est faible lorsque les pratiques de gestion requises sont mises en place par les municipalités, les firmes de recyclage, les agronomes et les agriculteurs.

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a pour mandat de veiller au respect de ces exigences.

Rapport de l’INSPQ sur les risques pour la santé associés à l’épandage de biosolides municipaux sur des terres agricoles

RECYC-QUÉBEC a mandaté l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) afin de produire un état des connaissances sur les risques à la santé associés à l’épandage de biosolides municipaux sur des terres agricoles.

Résultat? Selon l’INSPQ, la mise en œuvre de bonnes pratiques de gestion à la ferme et le respect du cadre administratif et réglementaire actuel pour les activités d’épandage au Québec permettraient, selon les conclusions de l’avis scientifique, une utilisation sécuritaire des biosolides pour la fertilisation agricole.