Industrie du recyclage : Québec lance une consultation élargie sur la collecte sélective

Québec, le 23 mai 2018 – À la lumière de la situation actuelle des centres de tri au Québec, le gouvernement du Québec annonce une consultation élargie sur le système de collecte sélective et invitera l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la filière de la récupération et du recyclage à participer à la recherche de solutions à court, moyen et long termes.

Cette consultation sera l’occasion pour tous ces intervenants d’articuler des solutions autour des principaux constats qui se dégagent face à la situation actuelle. Nous savons d’ores et déjà que les solutions doivent être multiples pour régler les différents enjeux et que ce n’est pas uniquement une question d’argent ou de subventions. Parmi les principaux constats qui font consensus, notons :

• La nécessité d’améliorer et de standardiser la qualité de la matière qui sort des centres de tri;
• L’intérêt de diversifier les débouchés et de conclure des ententes à moyen et long termes;
• L’obligation fondamentale de préserver la confiance du public envers le système;
• L’avantage d’une traçabilité de la matière tout au long de son cycle de vie;
• L’importance de favoriser une économie circulaire.

Cette annonce, qui survient tout juste au lendemain de la Journée internationale de la biodiversité, marque également l’importance de consommer moins, de récupérer plus et de recycler mieux afin de diminuer la pression que nous exerçons sur notre environnement. En améliorant ainsi l’industrie du recyclage, nous nous assurons de réduire l’empreinte des déchets sur nos écosystèmes tout en créant une économie verte et prospère.

C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui la ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Mme Isabelle Melançon, en présence de Mme Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC.

Citations :

« Il est très important de conserver la confiance du public envers notre système de récupération. Voilà pourquoi je veux avoir l’heure juste sur la situation de la collecte sélective au Québec. Audelà de la gestion nécessaire des difficultés qui peuvent être rencontrées à court terme, comme gouvernement, nous voulons des solutions structurantes qui permettront d’assurer la stabilité et la pérennité de l’industrie québécoise du recyclage. Il faut transformer et améliorer nos façons de faire, de manière à ne plus être vulnérables aux décisions qui se prennent ailleurs sur le globe. Il faut rapidement standardiser la qualité des matières qui sortent des centres de tri, conclure des ententes à moyen et long termes pour la récupération de ces matières, instaurer la traçabilité de la matière tout au long du cycle de la collecte et du recyclage, et investir dans notre économie circulaire. »

Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

« Depuis plusieurs mois, nous sommes en contact régulier avec les organismes municipaux, les centres de tri, les conditionneurs et les recycleurs québécois afin de bien comprendre l’envergure des différentes problématiques vécues. Un certain nombre d’actions ont été mises en œuvre pour soutenir les intervenants de la filière québécoise de la récupération et du recyclage. Nous sommes maintenant arrivés à une étape où nous devons agir à long terme, et cela implique notamment de faire évoluer le système de collecte sélective pour le rendre encore plus efficient et actuel. »

Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC

La consultation se tiendra le 30 mai prochain dans la région de la Capitale-Nationale. Une centaine de personnes sont attendues, notamment les principaux acteurs québécois de la chaîne de récupération, de tri, de conditionnement et de recyclage des matières recyclables, les représentants des organismes agréés pour représenter les entreprises qui mettent en marché des contenants, des emballages, des imprimés et des journaux, les représentants du secteur municipal ainsi que les représentants d’organisations citoyennes ou d’associations sectorielles. Une invitation leur sera adressée dans les prochains jours.

Faits saillants :

• Les marchés pour la vente des produits issus des centres de tri des matières recyclables sont en mouvance depuis plusieurs années. La récente décision de la Chine de resserrer considérablement et rapidement ses critères de qualité est venue déstabiliser le marché mondial des matières recyclées, et le Québec ne fait pas exception.
• Malgré l’actuel régime de compensation de la collecte sélective municipale, qui fait en sorte que les coûts nets des municipalités pour la collecte sélective sont compensés par l’industrie, les effets de la fermeture des marchés chinois se font sentir chez tous les centres de tri québécois, alors que les prix des matières chutent, surtout ceux du papier mixte, du plastique mixte et des sacs et pellicules. Cette situation affecte directement la viabilité financière de certains centres de tri.
• Des actions concrètes ont été menées depuis janvier 2018 pour appuyer l’industrie, dont l’appel de propositions doté d’une enveloppe budgétaire initiale de 3 M$ annoncé par la ministre Melançon le 25 janvier dernier. L’objectif de cet appel à projets est d’améliorer la qualité et la quantité des matières, tout en favorisant un meilleur arrimage entre les centres de tri des matières et les entreprises de valorisation québécoises. Cette somme s’ajoute aux 25 M$ investis dans les centres de tri du Québec depuis dix ans.

Liens connexes :

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